LOGEMENT QUE FAIRE ?
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« LOGEMENT : QUE FAIRE ? »
Vendredi 1er février 2008. 20h30
Auditorium Ravel. Saint-Jean-de-Luz
Jean-Claude GAYSSOT
Véronique MONGE
Jean-Michel BERHO
Jean-Marie ETXART
Organisé par Abertzaleen Batasuna
Le constat est partagé par tous dans l’Etat français actuellement, et ce depuis bientôt une dizaine d’années : la crise du logement est durable et structurelle et touche non seulement les plus démuni-e-s mais aussi les classes moyennes. Face à cette situation, l'affichage d'une prise de conscience générale des élu-e-s et des acteurs du logement est unanime. Pourtant, la réalité est là : les outils législatifs existent, les acteurs institutionnels sont établis et bien définis, les besoins sont identifiés, mais les réalisations concrètes ne traduisent pas les paroles en actes.
Le problème est encore plus grave dans certaines zones particulièrement prisées de l’Hexagone. C’est notamment le cas du littoral basque. Les prix du foncier et du bâti ont atteint des niveaux de croissance jamais connus dans ce territoire, frisant à certains endroits (Biarritz et Saint-Jean-de-Luz essentiellement) les niveaux de Paris intra-muros. Cela fait plus de sept ans qu’AB (Abertzaleen Batasuna) mène un travail de réflexion, de proposition et d’action sur ce terrain. L’esprit qui préside notre action dans le domaine du logement est celui d’affirmer qu’il s’agit d’un problème classique de marché, dont les conséquences sont lourdes en matière politique, sociale et culturelle, mais dont la nature n’a rien à voir avec la « question nationale » posée par ailleurs en Pays Basque. Nous posons le problème du logement en termes d’équilibres sociaux et économiques, et plaidons pour une intervention des pouvoirs publics et des collectivités territoriales de manière à réguler ce marché et les déséquilibres qu’il génère.
En cela nous pensons que la « donne » a changé depuis la loi SRU de Décembre 2000. À nos yeux, depuis la promulgation de cette loi, aucune excuse n’existe pour ne pas agir ou se dire impuissant devant le problème. Or le manque de volonté est patent au Pays Basque actuellement, les priorités politiques (et donc, bien entendu, budgétaires) sont ailleurs. Les élus locaux en gestion affirment à la population que les efforts sont là mais que les prix du foncier rendent impossible toute action véritablement efficace. AB s’inscrit en faux devant ce constat, arguant du fait que si à l’impossible nul n’est tenu, d’autres exemples en France sont là pour refléter l’écart entre politiques publiques d’une ville à l’autre, d’un territoire à l’autre, et montrer les faiblesses de l’action au Pays Basque.
Par ce projet de conférence-débat, nous souhaiterions proposer à la population les témoignages de personnalités capables de montrer ce qu’il est possible de faire en ce domaine.
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En matière de logement ainsi, le volet Habitat de la loi sur la Solidarité et le Renouvellement Urbain associée au ministre Jean-Claude GAYSSOT et adoptée le 13 Décembre 2000 est pour nous la mesure phare de ces trente dernières années. Elle a énoncé de nouvelles logiques en matière de renouvellement urbain et offre de nouveaux cadres permettant une action efficace. À nos yeux, cette loi fondamentale n’est pas assez connue du grand public, et son application pas assez scrupuleuse de la part des élus. Citons notamment son article 55 dont les objectifs ne sont remplis au Pays Basque que par la seule ville de Bayonne, toutes les autres étant largement en deçà. Sept ans après la mise en place de cette loi, soit une mandature, il est utile de rappeler quel en était l'esprit et d’en dresser un bilan, en évoquant les aspects positifs mais aussi les limites, voire les éventuels effets pervers... Il s’agit là de présenter une vision très politique de ce qu’il conviendrait de faire en matière de logement si tant est que la volonté était affichée. Qui mieux que le ministre lui-même pourrait se prêter à cet exercice de style ?
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Rappeler la loi, son esprit, et ce que l'on en fait : voilà aussi l'objet de ce débat. À cet égard, force est de constater que le décalage entre les potentialités d'action offertes par la loi SRU et l'ampleur des réalisations est énorme. Bon nombre d'élus locaux prétextent le niveau exorbitant des prix du foncier pour afficher leur impuissance. Mais accordent-ils pour autant à cette question du logement une part plus conséquente de leur budget municipal ou intercommunal ? Traduisent-ils cette soi-disant "priorité" dans les PLU et autres SCOT ?
Il nous a donc semblé nécessaire de faire suivre la présentation et le commentaire de la loi par des exemples concrets d'application. C'est ce que nous attendons de l'intervention de Véronique MONGE, directrice de l'Habitat à Nanterre. Elle nous montrera les diverses facettes de l'action d'une mairie véritablement engagée dans une politique volontariste en matière de logement et dont les résultats sont à la hauteur des efforts (traduction dans le PLU, cahier des charges soumis aux promoteurs, etc.). À la suite d’un discours politique, c’est donc un discours technicien, montrant concrètement que quand la volonté est là, il est possible d’agir.
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Discours politique puis discours technique, il nous paraît important de donner en préambule la parole à une ou deux personnes présentant la situation du logement en France de manière générale, et en Pays Basque nord en particulier. Des personnes qui ne seraient pas des « politiques » au sens partisan du terme, et disposant ainsi de la distance épistémologique nécessaire à un discours serein. Nous avons pensé à Jean-Luc BERHO, président de l’APAGL, spécialiste de la question et notamment de la formule 1% logement, également animateur des entretiens annuels d’Intxauseta, pour présenter cette situation à l’échelle française au moyen de quelques chiffres-clés commentés. Un focus sur le Pays Basque serait ensuite opéré par Jean-Marie ETXART, ancien directeur du PACT-HD Pays Basque et aujourd’hui porteur de l’initiative Etxalde, pour comprendre comment se présente la situation au niveau local.
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Enfin la soirée sera achevée par un débat avec la salle, sous la forme de questions écrites collectées par des appariteurs, sur le mode d’une procédure de débat public, de manière à éviter les redites, les éventuels propos insultants ou hors sujet, et surtout les discours-fleuve de certains orateurs toujours à craindre en particulier en cette période pré-électorale.
La soirée, baptisée « Logement, que faire ? », aura lieu le vendredi 1er février à Saint-Jean-de-Luz à partir de 20h30.
Nous mènerons ce débat à Saint-Jean-de-Luz, pour plusieurs raisons, dont la principale est le fait que cette ville représente l’exemple le plus caricatural de l’envolée des prix de l’immobilier et du foncier sur le littoral basque, mais aussi de la faiblesse de l’action municipale en ce domaine. Il s’agit en outre de la ville où l’actuelle ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, est élue. La municipalité y dispose d’une jolie salle de conférence située près de la plage et baptisée Auditorium Ravel, d’une capacité d’environ 200 places.
Nous attirons votre attention sur le fait que nous avons déjà organisé ce genre de soirée sur un tout autre thème - celui de la réconciliation au Pays Basque - en invitant le 9 février dernier MM. ROCARD (ancien Premier ministre), ONESTA (Vice-président du Parlement européen) et MASSIAS (Professeur d’Université à Oxford et Clermont-Ferrand). La soirée fut un succès et nous pensons bien que celle-ci le sera aussi.
Pour cette initiative qui est une première depuis que les conditions de l’action publique en matière de logement ont été révolutionnées par la loi SRU, nous lançons une invitation à tous les acteurs du domaine au Pays Basque, mais également aux journalistes spécialistes du logement de la presse française. Ce débat concerne le Pays Basque au premier chef, mais il est également d’actualité pour l’ensemble de l’Hexagone.
Espérant que ce projet vous intéresse, nous nous tenons prêts à répondre à toute sollicitation de votre part et espérons que vous voudrez bien en faire l’écho.
Pour AB,
Béatrice Peyrucq,
Peio Etcheverry-Ainchart