Sud Ouest - Amalgame ETA et collectivité basque : les propos de Manuel Valls suscitent l'indignation

Publié le par Abertzaleen Batasuna

Amalgame ETA et collectivité basque : les propos de Manuel Valls suscitent l'indignation

François Maitia (PS) "réfute la référence à ETA". Pour Jean-Jacques Lasserre, "sa réaction prouve son manque de connaissance du Pays basque"

Les propos de Manuel Valls dans El Pais risquent de provoquer des remous au Pays basque
Les propos de Manuel Valls dans El Pais risquent de provoquer des remous au Pays basque (AFP LIONEL BONAVENTURE)


Dans une interview accordée au quotidien espagnol "El País"
 et axée sur la coopération franco espagnole en terme de lutte antiterroriste, le ministre de l'Intérieur français Manuel Valls ferme clairement la porte au débat concernant la création d'’une collectivité spécifique Pays basque. "Il n'’y aura pas de Pays Basque français dans la prochaine loi de décentralisation', tranche le ministre balayant ainsi la revendication portée par un large mouvement d’'élus basques, dont de nombreux socialistes.

Dans l’'extrait d’'entretien retenu par le journal espagnol, Manuel Valls précise : "Il n'y aura pas de structure administrative basque, nous ne voulons pas ouvrir ce débat. Les choses sont claires dans notre esprit et tant qu’'ETA n’'aura pas restitué ses armes nous demeurerons inflexibles". 

Des déclarations qui suscitent l'indignation : 

Jean-Jacques Lasserre, sénateur des Pyrénées-Atlantiques (Modem) : "Manuel Valls adore étaler son autorité au sein d'un gouvernement qui en manque cruellement. Mais sa réaction est brutale et prouve son manque de connaissance du Pays basque. Il mélange deux questions essentielles."

François Maitia, Vice-Président du Conseil Régional d'Aquitaine (PS): "Les arguments de M. Valls ne sont pas recevables alors qu'ETA a fait cesser le bruit des armes de façon irréversible. Je réfute la référence à ETA. Le gouvernement devrait travailler à la construction de la paix. Malgré ces déclarations, nous ne renoncerons pas, car notre revendication date de la révolution française. Nous allons poursuivre notre travail de sensibilisation."

Le ministre, d'origine espagnole, remet sur la table, sans doute un peu maladroitement, l'argument qui a longtemps servi de prétexte aux divers gouvernements pour refuser la création d’'un département Pays basque. Dès la présidentielle de 1981, François Mitterrand s’'était en effet engagé à satisfaire cette revendication. La proposition 54 des fameuses 110 propositions prévoyait : "Un département du Pays basque sera créé". Une promesse de campagne qui n'aura jamais été tenue en raison de la menace que constituait alors ETA. Mais après plus de deux ans sans attentat mortel, et un an après l’'annonce de l’'arrêt définitif de la lutte armée, cet argument ne semble plus tenir la route.

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